Une personne organisée et organisatrice est une personne qui accomplit beaucoup plus dans sa vie. Nul doute que c’est une qualité désirable. Mais avec tous ces plans, ces anticipations et ces prévisions… où est la poésie de la vie, me direz-vous ? Ne vous en faites pas, s’organiser c’est aussi laisser de la place à l’imprévu ! Surtout, ne jamais faire un agenda trop serré car la poésie s’installe toute seule ! Toute personne organisée sait que l’imprévu est prévisible, pire inévitable ! Une visite surprise, un dos bloqué, un tour aux urgences, une fuite d’eau, aider un enfant pour un devoir au dernier moment, un arc-en-ciel qui nous fait rêvasser pendant 10 minutes … (ça c'est dans la catégorie bricoles des imprévus). Le temps que nous comptons sans cesse doit pouvoir être suspendu. Nous devons savoir prendre les sentiers qui ne figuraient pas sur notre carte.

Il y a aussi ces journées où tout ce qui était prévu devient secondaire. La souplesse d’esprit est essentielle pour reconsidérer les priorités. Un enfant ou le conjoint qui a un besoin d’écoute, ce n’est pas prévisible et on ne peut certainement pas le reporter 15 jours après. Parfois la priorité c’est juste le besoin de s’octroyer une pause, souvent bien méritée, et surtout sur un coup de tête pourvu que les conséquences ne soient pas problématiques : une grasse mat’, une matinée le nez dans un bouquin et tant pis pour le linge ! Et les enfants seront ravis de manger sur le pouce ! La spontanéité est précieuse. Elle l'est d’autant plus que l’on organise nos emplois du temps de façon incessante.

Je ne perds pas de vue le principe que si l’on s’organise, du temps est économisé et c’est un gain pour plus de temps de qualité par la suite. La spontanéité et la légèreté ne sont donc pas étrangères à une personne organisée. Je suis une partisane du plaisir après le travail, mais en prenant quelques années, je sais maintenant aussi dire « le plaisir quand il le faut ! » Pendant des années, je n’étais pas capable de me détendre dans une maison en désordre ou tant que tout ce qui devait être fait soit fait, mais il y a quelques années mon gentil mari m’a pris les enfants, m’a laissée seule à la maison en m’interdisant de toucher à un chiffon ou un balai. Je me suis sentie déroutée. Il avait compris mon besoin et aussi ma difficulté. Ce temps suspendu était tellement délectable. J’ai pris du temps pour moi et ma vie n’est pas devenue une catastrophe, bien au contraire.

Un rappel utile : l’humain est plus important que les listes de choses à faire, à commencer par le premier humain qui vous concerne : vous !

 

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